Un périple sur l’île de Crète à la découverte de la civilisation minoenne mais pas que… Juin 2011.
« De Cydonia à La Chanée. » 1/2.
D’importante cité minoenne à prospère colonie vénitienne, intégrée par l’Empire ottoman duquel elle se libère en 1898, l’ancienne Cydonia est devenue, au fil des siècles, Chania en grec, La Canée en français. Ceinturée par ses anciens remparts, en bordure de mer, c’est une des plus jolies villes de la Crète.
Tôt ce matin, le ciel est limpide, bleu comme la mer, son miroir. Nous nous promenons au hasard dans ses étroites ruelles bordées de demeures néo-classique de couleurs pastel aux balcons charmants. C’est calme. Nous croisons quelques habitants revenant de leurs courses, les paniers remplis de fruits, de légumes, de poisson, de pain. Des regards bienveillants, l’immanquable « kalimera », bonjour, et chacun poursuit son chemin.
Des vestiges antiques se profilent. Une volée de marches, lointaines réminiscences d’une ville minoenne. Dans l’ancien quartier juif d’Evraïki, la synagogue rappelle la communauté juive qui fut déportée par les nazis en 1944. Tragiquement, le navire qui les transportait fut coulé par une torpille britannique. Séparés par un square planté de palmiers se font face la cathédrale grecque orthodoxe et la cathédrale catholique romaine. Enfouie dans le dédale du quartier nous découvrons l’étonnante église Agios Nikolaos. Flanquée à droite de l’un des deux minarets de La Canée et à gauche du clocher, elle fut fondée par les Vénitiens en 1205, transformée en mosquée en 1645 sous la domination ottomane, puis attribuée à l’église orthodoxe en 1918.
Des voiles de nuages arrivent depuis le large et buttent contre les collines qui dominent la ville. Le soleil s’éclipse. La chaleur devient lourde, moite. Elle apporte cette étrange perception de suspension du temps…
Annette Rossi - Voyages au-delà de l'horizon... 