Un périple sur l’île de Crète à la découverte de la civilisation minoenne mais pas que… Juin 2011.
« De Cydonia à La Canée. » 2/2.
Autour du vieux port vénitien et ses anciens arsenaux règne une atmosphère de temps révolus. La mosquée des Janissaires, construite en 1645 en l’honneur du premier gouverneur turc de La Canée sur l’emplacement d’une église, se présente sous la forme d’un cube surmonté d’un dôme imposant soutenu par quatre arches. Les galeries à arcades accolées sur les côtés nord et ouest sont couvertes par un ensemble de sept petits dômes. Le petit édifice dégage de la douceur de par ses formes voluptueuses et ses couleurs délicates. Au coin sud-ouest subsiste la base du minaret, disparu dans les années vingt, suite au rattachement de la Crète à la Grèce et l’exode de la population musulmane. L’ancien cimetière ottoman aussi a été détruit, l’âme des défunts emportée au large.
Nous contournons le port par la digue qui mène au phare. Près d’une rampe de mise à l’eau, un amoncellement de planches, une chaîne d’ancre rouillée et un bateau éventré trahissent un chantier naval abandonné.
Le phare est l’un des plus anciens de la Méditerranée. Appelé Kolpos Khanion, « baie de La Canée », il fut construit en 1570 et restauré en 1830.
Face à cette tour de pierre haute de 26 mètres, de l’autre côté de l’entrée de la rade, se dresse la forteresse Firkas, « firka » signifiant baraquement en turc. C’est ici que, le 1er décembre 1913, fut hissé le drapeau grec marquant l’union de la Crète à la Grèce.
Le ciel est laiteux, la chaleur étouffante, la mer d’huile, l’atmosphère vaporeuse. Depuis notre point d’observation, La Canée semble flotter sur la surface de l’eau. La cité s’épanouit dans de délicats tons pastel : jaune, bleu, gris, rose. Elle semble figée, coincée entre le passé et le présent.




