Une immersion en Arménie et en Haut-Karabagh. Juin 2009.
« Geghard, le monastère Sainte-Lance. 1/2. »
Au fond d’une vallée verdoyante, surplombé par de hautes parois rocheuses, le monastère Sainte-Lance de Geghard est tout simplement magistral. L’extérieur comporte une magnifique ornementation sur la façade. Fondé probablement au IVe siècle, au temps des premiers chrétiens, il se composait de quelques grottes et était dénommé Aïrivankou « monastère rupestre ». Saint Grégoire l’Illuminateur y aurait vécu.
Devenu un grand centre du christianisme, le complexe sert de refuge pendant l’invasion arabe. Il sera ensuite pillé, détruit, et reconstruit plusieurs fois jusqu’à l’édification de l’église principale au XIIIe siècle par la famille Prochian. Le monastère devient alors un important lieu de pèlerinage en raison des reliques de la Sainte Lance qu’il possèderait.
Ce monastère est un exemple exceptionnel de l’architecture monastique médiévale arménienne et de l’art monumental. Les caractéristiques novatrices eurent une profonde influence sur le développement ultérieur des églises dans la région. Les monuments illustrent, par leur foisonnement ainsi que leurs qualités techniques et décoratives, une conception originale en utilisant pierres volcaniques, comme le tuf, le granite et le basalte avec une ornementation extrêmement riche. Les églises possèdent un gavit ou la variante plus tardive, le jamatoun, types de narthex propres à l’architecture arménienne. Ils sont souvent couronnés d’un erdik, une sorte de lanternon et complétés de bibliothèques ou de scriptorium. Des katchkars, pierres à croix, spécifiques de l’art arménien, autrefois présents sur tout le territoire historique, abondent.
Nous découvrons avec fascination les différentes chapelles, parfois rupestres, accessibles par des échelles et des passerelles. La lumière est éblouissante. Dans le ciel bleu dansent quelques nuages blancs. Puis nous poussons la porte du gavit…







