Tapis magique… Terre des dieux. « Héritage vénitien, héritage ottoman ». 2/2.

Un périple sur l’île de Crète à la découverte de la civilisation minoenne mais pas que… Juin 2011.

« Héritage vénitien, héritage ottoman ». 2/2.

En 1573, suite à une attaque de pirates, les Vénitiens construisent une forteresse sur l’emplacement de l’ancienne acropole pour surveiller l’entrée du port de Réthymnon.

À peine un siècle plus tard, en 1645, les Ottomans, sous le commandement du sultan Ibrahim, se lancent à sa conquête. Attaquées par mer et par terre, les troupes vénitiennes cherchent refuge dans la forteresse. Mais à 8500 personnes dans un espace si réduit, le choléra apparait et après 23 jours de siège, la cité capitule fin novembre 1645. La garnison et 1500 habitants ont la permission de quitter la cité par la mer, les autres finirons aux galères, les jeunes femmes et les enfants envoyés à Constantinople pour y être vendus comme esclaves. La somptueuse cathédrale Sainte-Marie-des-Anges est transformée en mosquée. 

Après une série de révoltes et l’intervention des grandes puissances, la Crète devient un état autonome, gouverné par le prince George de Grèce mais sous souveraineté ottomane. En 1908, l’île choisit d’être rattachée à la Grèce, ce qui fut accepté par l’Empire ottoman. Réthymnon compte alors entre 5000 et 6000 habitants, moitié musulmans, moitié chrétiens. Les échanges de populations imposés par le traité de Lausanne en 1923 mettent définitivement fin à la présence musulmane en Crète.

C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que tous ses habitants quittent les maisons à l’intérieur des fortifications pour aller s’installer dans la ville moderne au pied de la forteresse.

Aujourd’hui, plus rien ne laisse imaginer une cité bouillonnante d’activité. Sur un plateau aride entouré de murailles renforcées de quatre bastions, se dessinent les silhouettes de quelques constructions ayant échappé au déclin, à la végétation qui reprend possession des lieux et aux destructions volontaires. L’impressionnant dôme de la mosquée du sultan Ibrahim, le délicat clocher de la chapelle Sainte-Catherine, la structure rectiligne d’une résidence de haut fonctionnaire, le toit pyramidal d’une poudrière. Plusieurs rangées d’arcades sont les restes d’un grand complexe d’entrepôts et citernes. Un lustre gît à terre.

Nous parcourons le site qui domine la mer et la ville moderne. Il s’en dégage une certaine tristesse mais également une grande sérénité. En cette fin d’après-midi, les températures sont encore élevées et il n’y a pas âme qui vive. Nous nous attardons, étrangement attirés par ce qui n’est plus. 

Grèce, Crète, Réthymnon, vieille ville, remparts et bastion. Juin 2011.

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